lundi 27 septembre 2010

L'année où j'ai vécu selon la Bible - A.J Jacobs - Babel

L'année où j'ai vécu selon la Bible

A.J Jacobs est journaliste expérimental. Il travaille pour le magazine Esquire aux Etats-Unis et collabore au New-York Times. Quant à sa vie de famille, il est marié à Julie et ils sont parents d’un petit garçon : Jasper. A.J Jacobs est agnostique et s’est interrogé sur l’importance de la Bible au quotidien.(Citation quatrième de couverture Babel).
 Le projet se déroule sur un an.
A.J Jacobs commence donc par acheter, lire et étudier des dizaines de traductions de la Bible. Puis, il décrit sous la forme d’un journal quotidien sa transformation. (Ex p 38: Tu ne porteras pas sur toi un vêtement en deux espèces de tissu. LEVITIQUE 19,19 5ème jour). Il commence par la transformation physique : se laisser pousser la barbe et les cheveux, porter du blanc avec des pompons accrochés aux coins des vêtements. Les premières questions surgissent : se laisser pousser les cheveux sans jamais se couper les coins de la tête. (Qu’est-ce que la Bible entend par coins de la tête ?). A chaque difficulté de compréhension ou de réalisation d’une pratique, A.J. se tourne vers les spécialistes : des extrémistes religieux aux libéraux. (Et cela nous permet d’avoir un petit panel des différents courants religieux aux Etats-Unis.). Lorsque la réalisation des préceptes se met en place, A.J. doit s’obliger à une gymnastique intellectuelle quotidienne : autant « ne pas tuer » n’est pas un souci, autant « ne pas mentir » est plus compliqué à appliquer. A.J. commence à se percevoir autrement et le regard des autres change également : c’est sûr que jouer de la trompe le premier jour du mois pour célébrer le mois nouveau ou jouer de la harpe à dix cordes en place publique malmène l’égo. Mais dans l’ensemble, j’ai été surprise de voir le rapport des contemporains plutôt pacifique. Une des plus grosses difficultés est tout de même la foi. Car comment vient la foi, le fait de croire lorsqu’on est agnostique ? (C’est quand même la base !). Donc, A.J prie ou du moins apprend à prier car quoi dire ? Comment le dire ? Est-ce qu’on peut croire en gardant un zeste de lucidité ou doit-on s’abandonner et lâcher prise ? Finalement, il opte pour une répétition des textes de la Bible pour commencer. Il évoluera au fil de son expérience.
Et puis, les proches, bien que prévenus, ont eu à vivre avec lui. Il a fallu gérer le quotidien de la famille. Des petites anecdotes assez sympathiques : lors d’une réunion familiale, A.J. fabrique un pain biblique et l’offre à l’assemblée qui remercie mais le laisse sur un coin de la table…On imagine bien le sourire commercial des beaux-parents : merciiii….
Jusqu’au moment où le couple, ne parvenant pas à concevoir de nouveau, est contraint de passer par l’insémination artificielle. A.J se tourne vers les spécialistes malgré tout ! Est-ce autorisé par la Bible ? Il est bien évident que Julie ne se pose même pas la question.
Des photographies ponctuent l’ouvrage.
J’ai eu beaucoup de plaisir à suivre les péripéties de A.J.Jacobs, il n’est pas dénué d’humour, est très professionnel. En plus d’apprendre pas mal de choses, cette expérience titille ma réflexion. Il a récidivé avec « Journal d’un cobaye » qui est en bonne place dans ma L.A.L.

Extrait p 227 :
Alors aujourd’hui, comme le demande le Deutéronome, je vais écrire un passage de al Bible sur les montants de notre porte. J’en informe Julie, qui m’édicte elle-même deux commandements inexorables :

       En aucun cas Jasper ne te voie écrire sur les montants de la
porte. Nous avons dû travailler contre ses tendances à abuser du
crayon de couleur. Ca ne nous faciliterait pas la tâche.
       De grâce, par pitié, écris au crayon de bois. « Je ne veux pas
recevoir un appel du syndic à ce sujet. Ni avoir à payer un
peintre.»
Je promets.
Après leurs quarante jours de traversée du désert, Moïse a commandé aux israélites d’inscrire la parole de Dieu sur les poteaux de leurs maisons et sur leurs portes. C’est l’origine de la mezouzah – la boîte que (comme beaucoup d’autres juifs) nous avons clouée en biais à l’entrée de notre demeure.

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